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LIPOMEC

Le projet Apis-Gene LIPOMEC vise à étudier les mécanismes de la lipolyse spontanée chez les ruminants, d’une part en caractérisant les mécanismes de régulation de la lipoprotéine lipase contenue dans le lait et les cellules épithéliales mammaires, et d’autre part, en optimisant les pratiques d’élevage et la sélection génomique dans le but de réduire la lipolyse dans le lait. Il faut néanmoins veiller à continuer de répondre aux demandes des industriels laitiers.

Tout d’abord, faisons un point sur la lipolyse. Ce phénomène correspond à une hydrolyse des triglycérides, lipides majoritaires du lait, par la lipoprotéine lipase. Cette réaction métabolique va produire des acides gras à courte chaîne, étant responsables du goût rance des produits laitiers, non apprécié par le consommateur.  Nous comprenons ici que la lipolyse est donc un important critère d’évaluation de la qualité du lait. La lipolyse spontanée résulte d’une interaction très complexe entre les pratiques d’élevage, de traite, la physiologie de l’individu, et sa génétique.

Ce projet révèle deux principaux axes de recherche, le premier étant d’évaluer l’effet d’une restriction alimentaire sur les mécanismes de lipolyse spontanée, et le deuxième étant d’élaborer une équation d’estimation de la lipolyse chez les caprins par spectrométrie moyen infra-rouge. Dans ce deuxième axe, 400 échantillons de laits très diversifiés sont étudiés.

RESILAIT

Soutenu par Apis-Gene, le projet RESILAIT porte sur les capacités d’adaptation des caprins. Les objectifs sont multiples. Ce programme vise à valider l’utilisation de métabolites du lait comme biomarqueurs non-invasifs pour caractériser la résilience, c’est-à-dire la capacité à maintenir ou retrouver rapidement une production et une bonne santé après que l’animal ait été confronté à différents challenges nutritionnels et sanitaires. RESILAIT souhaite également explorer la variabilité génétique de ces biomarqueurs non-invasifs et a pour objectif final d’apporter une solide base scientifique pour ces biomarqueurs, permettant de phénotyper la résilience, et pouvant rapidement être mis en œuvre sur le terrain.

Ce projet est mené sur une lignée divergente de chèvres sélectionnées sur leur longévité fonctionnelle, et va assurer un important phénotypage dans le cadre de challenges alimentaires et infectieux, à l’âge adulte. Les mêmes individus sont successivement confrontés à des challenges de restriction alimentaire, et inflammatoire. Le challenge inflammatoire consiste en une injection intra-veineuse de lipopolysaccharides, mimant les effets d’une infection, afin d’évaluer la réponse des caprins à cette épreuve inflammatoire en relation avec leur génotype de longévité.

MALEFIC

La reproduction chez les chèvres est saisonnée, ce qui engendre une production laitière à une période précise, pas toujours favorable pour les exploitations caprines laitières. Il y a donc un intérêt au dessaisonnement de la reproduction caprine ; mais pour ce faire, de nos jours, l’outil le plus efficace reste le traitement hormonal visant à induire et synchroniser les chaleurs. Or, le contexte actuel de l’élevage s’oriente activement vers une utilisation réduite, voire une interdiction définitive des hormones. MALEFIC est un projet de recherche achevé, et avait pour objectif de développer des innovations pour améliorer la gestion de la reproduction et garantir une production de lait au moment opportun et durablement sans avoir recours aux hormones. 

La méthode mise en avant était « l’effet mâle ». Ce projet ciblait 3 objectifs majeurs ; le premier étant d’optimiser les résultats techniques d’une reproduction par « effet mâle », via la caractérisation et l’amélioration de la réceptivité de la chèvre au mâle. Cette caractérisation de la réceptivité a été mise en œuvre par l’identification de biomarqueurs via l’étude du métabolome et l’analyse du profil stéroïdien des chèvres. Les résultats ont permis de définir le moment optimal d’exposition de la chèvre au bouc, et pourront aboutir à plus long terme, à un « test de diagnostic rapide » pour prédire la réussite à « l’effet mâle ». L’amélioration de la réceptivité de la chèvre au bouc a été mise en œuvre grâce au développement d’un nouveau traitement photopériodique excluant l’utilisation à la mélatonine, pour limiter drastiquement le recours aux hormones en élevage.

Le deuxième objectif était de faciliter la mise en pratique de cette méthode de reproduction par « effet bouc » grâce à l’étude de la capacité des molécules de toison de mâles sexuellement actifs à stimuler l’axe gonadotrope et l’ovulation des femelles pour un « effet mâle sans mâle », mais aussi grâce au développement de la détection automatisée de chaleurs, pour suivre la réponse comportementale d’un lot comportant des chèvres sentinelles équipées de capteurs. La détection des chaleurs devient fondamentale pour l’utilisation de l’insémination artificielle lors d’un effet bouc.

Enfin, le dernier objectif était d’améliorer le conseil en élevage pour la gestion de la reproduction via l’évaluation, chez des éleveurs de la région, d’un nouvel outil « suivi fertilité », et via l’acquisition de nouvelles références techniques sur des thématiques mises en avant par la filière, comme la relation entre alimentation et reproduction par exemple.

Ce projet de recherche, bien que terminé, a toute sa place sur notre site étant donné la forte implication de l’équipe caprine pour sa réalisation, mais aussi pour le fait qu’il a permis à l’Unité P3R d’adopter la méthode de « l’effet mâle » pour ses reproductions caprines.

VALCABRI

L’INRAE de Bourges aspire à étudier les caractères de production. En effet, bien que l’Unité soit spécialisée en chèvres de race Alpine, celles-ci peuvent être croisées avec différentes races de boucs comme le Boer ou le Pyrénées, dans une optique de valorisation de la viande de chevreaux. Le projet VALCABRI vise à augmenter la consommation de viande de chevreaux, en passant par une meilleure valorisation de l’éleveur jusqu’au consommateur. Pour ce faire, des facteurs d’amélioration de la rentabilité et de la production de chevreau seront étudiés dans le but de proposer aux éleveurs des outils permettant de relancer l’engraissement au sein même des exploitations. Cette relance passe bien entendu par le choix de races, de conduites adaptées, et par une valorisation optimale de la carcasse. Via le projet VALCABRI, il y a une volonté d’optimiser les itinéraires techniques d’engraissement des chevreaux tout en mesurant l’impact sur les performances zootechniques, le travail de l’éleveur, les caractéristiques des carcasses, et les qualités nutritionnelles et organoleptiques de la viande. Le résultat économique est également pris en compte. Ensuite, VALCABRI vise également à identifier les types génétiques les plus adaptés pour produire une viande de chevreau à la hauteur des attentes du consommateur, dans les conditions d’une exploitation caprine laitière. Enfin, les attentes du consommateur sont aussi prises en compte concernant la découpe de carcasse. Le projet VALCABRI a été prolongé jusqu’en fin 2022.

MAPaCAP

La question de la santé animale est traitée côté caprin, en étudiant la résistance génétique aux parasites gastro-intestinaux via le projet MAPaCAP. Ce projet est inscrit dans le réseau PEI, et a pour objectif de trouver les moyens rapides et peu coûteux d’identification des animaux infestés par les parasites, pour mieux cibler les traitements et gérer le parasitisme des caprins pâturant. Ce ciblage a pour but de minimiser la résistance des chèvres aux anthelminthiques de synthèse et de limiter leur utilisation, ayant un fort impact environnemental sur la microfaune du sol, et peut aussi permettre de développer le milieu de vie des caprins, en rendant davantage la pâture possible. Enfin, ce ciblage engendrera inévitablement à terme, l’augmentation de la rentabilité des élevages qui le pratiquent.

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